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Première Guerre Mondiale

Un épisode dramatique de notre histoire longtemps enfoui dans les mémoires :

 

La Bataille de Frameries du lundi 24 août 1914

Clé de la victoire de la Marne

 

Après la Bataille de Mons du dimanche 23 août 1914, le Corps Expéditionnaire Britannique est contraint de se replier, à cause de la supériorité numérique des armées allemandes qui traversent la Belgique, et surtout à cause de l’effondrement de la Ve Armée française dont il prolonge la ligne vers l’ouest ; commence alors la longue retraite des alliés, qui ne s’arrêtera que 13 jours plus tard, le 5 septembre, avant qu’enfin ils ne reprennent l’initiative.

French, commandant ce corps expéditionnaire de seulement 70.000 hommes, n’avait pris qu’un engagement vis-à-vis du Général Lanrezac commandant la Ve Armée française : tenir la ligne du canal durant 24 heures, et l’engagement a été tenu.

Le lendemain 24 août, les Allemands ont été retardés une journée de plus, notamment à Audregnies-Elouges, l’après-midi, mais avant cela à Frameries, un des points-clé de la deuxième ligne de défense, du fait de son élévation permettant de surveiller les approches par Ciply, Cuesmes, Flénu, Quaregnon.

Cette deuxième ligne de défense avait été prévue dès le départ par le Général SMITH-DORRIEN, commandant le IIe Corps du Corps Expéditionnaire Britannique, installé avec son état major au Château de Sars-la-Bruyère, qui s’était rendu compte tout de suite que la défense du canal ne pourrait pas tenir longtemps.

La Bataille de Frameries, une victoire pour les Allemands, et pourtant pas une défaite pour les Anglais, qui, tout au long de ces journées, ont réussi un des exercices les plus difficiles pour une armée : une retraite en combattant !

Rien ne signalait plus les furieux combats qui se sont déroulés chez nous il y a plus de cent ans, sauf… 35 tombes à Frameries renfermant 86 corps, 19 à Cuesmes pour 47 hommes, une à Ciply ; vous n’en trouverez plus à La Bouverie ni à Quaregnon, les corps ont été transférés dans d’autres cimetières britanniques.

Mais le 24 août 2014, cent ans jour pour jour après cette bataille, la Commune de Frameries a inauguré à la garde un beau monument pour rendre hommage à ces soldats britanniques qui ont fait le maximum pour essayer de nous protéger des envahisseurs.

De « petites » actions, dont le nombre de victimes n’a rien de commun avec les grandes boucheries qui ont suivi, mais qui sont autant de petits cailloux qui, fourrés dans les bottes des Allemands, les ont retardés assez pour donner aux armées françaises le répit nécessaire pour se réorganiser et contre-attaquer.

Frameries venait d’être précipitée brutalement dans la guerre, sans savoir qu’elle allait subir, comme presque tout le pays, plus de 4 ans d’une douloureuse occupation.

M. Bernard CROQUET

Jeudi 26 novembre 2020