La Ducale Fanfare - Frameries
Elle a été fondée en août 1854 par François Dufrane (le père de Joseph Dufrane). L'appellation de la musique a été déterminée en "Société des fanfares".
La fanfare remporte son premier concours en 1856 en gagnant le 1er prix du concours de Mons. Le chef était M. Delinge, le président le notaire Laurent et le président d'honneur M. Imbault (directeur-gérant de l'Agrappe).
En 1864, le Duc de Brabant, futur Roi Léopold II, vient en visite à Mons après une catastrophe minière survenue au puits de "La Boule" à Pâturages, où la fanfare a l'honneur de jouer pour lui. Enchanté par cette prestation, le Prince héritier leur confère le titre de Ducale. C'est sous ce titre qu'ils ont remporté le concours d'Arras quelques temps plus tard.
En 1875, elle obtient le 1er prix international d'Honneur au grand concours d'Amiens.
En 1877, M. Delinge décède. En plus d'être chef, il était aussi compositeur et avait entre autres écrit la marche "Le Mineur" pour la Ducale, qui a conduit pendant plus de 40 ans les mineurs de l'Agrappe à la messe de Sainte-Barbe.
En 1880, la fanfare joue "La Flûte Enchantée" de Mozart et "La 4ème marche aux flambeaux" de Meyerbeer, au concours de Bruxelles. La prestation n'est pas ce qu'elle aurait dû être puisque, à l'origine, M. Durieux, sous-chef de la fanfare, avait demandé l'autorisation de jouer ces œuvres avec l'Harmonie de Jemappes et le comité du concours avait accepté. Mais le jour venu, celui-ci a changé d'avis, ce qui a embrasé les esprits de la Ducale, et elle a été battue ce jour-là.
La revanche de cet incident est survenue 15 jours plus tard lorsqu'elle a remporté le 1er prix d'Excellence à Calais.
En 1883, au concours de Lille, Frameries était représentée par la Ducale en division d'Honneur et par l'Harmonie en division supérieure. Les deux groupements ont remporté le 1er prix chacun dans leur catégorie et les rivalités passées ont été oubliées le temps de célébrer cette double victoire.
Le retour au pays est triomphal. Des arbres ont été arrachés des vergers et jardins pour être transportés sur la voie publique. Les rues de la ville sont parées de mâts garnis soutenant des arcs de triomphe et les façades sont ornées de fleurs en l'honneur des deux sociétés. Lorsque le convoi ramenant les vainqueurs est arrivé à la gare de Frameries, l'enthousiasme des habitants se traduit par des chants, des cris et de la danse aux quatre coins de la ville.
En hommage à ces exploits, le conseil communal a décidé de nommer une rue nouvellement ouverte "Rue de Lille" et une autre rue, où résidaient à proximité les présidents des deux sociétés MM Norbert Passelecq (la Ducale) et Charles Denis (L’Harmonie), a été baptisée "Rue de la Victoire".
Pour l'anecdote, un écrivain spirituel de la localité, Albert Bronchain, a placé en face des habitations présidentielles un immense calicot sur lequel on pouvait lire :
"En 1870, le local de la fanfare se situait dans la rue Joseph Dufrane. En 1907, le local est vendu et en 1908, elle s'installe dans le nouveau salon situé dans la Grand'Rue (ancien Aldi, actuellement une salle de sport).
En plus des participations aux concours, la Ducale était aussi active dans le domaine philanthropique, notamment lors des catastrophes minières, où il était fréquent de voir les groupements musicaux (dont la Ducale) sortir et jouer dans les rues afin de récolter de l'argent pour les familles des victimes.
Ensuite, la Ducale remporte de nombreux concours sous la direction de M. Prevost. En effet, elle gagne un concours à Liège en 1923, un 1er prix à Mons et donne des concerts au Havre et S.A.R. le Prince Léopold accorde son patronage en 1924. À cette période, la Ducale compte environ 105 musiciens.
La fanfare joue dans diverses manifestations : des galas au conservatoire de Liège et à la halle aux draps de Tournai, à la fête de l'Omegang et au palais des Beaux-Arts de Bruxelles, au parc de Dinant, au parc de Namur ou encore au musée communal d'Ixelles jusqu'à sa dissolution en 1959.
Associés à la Ducale, d'autres groupements participaient à la vie de la commune. Il y avait notamment le Cercle des Jeunes Gens Fanfares, créé en 1894, dont les activités étaient réputées.
Costumés, ils venaient enthousiasmer la population lors de représentations dramatiques et durant des soirées dansantes, le traditionnel bal de gala ainsi que pendant les sorties des "Ménestrels"."
