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La ferme du Temple

Au bout de l’Avenue Wauters, il existe un chemin qui n’est pas accessible aux véhicules à moteur. Et pourtant, si la météo le permet, il est agréable de s’y promener pour y découvrir l’un des lieux les plus historiques de Frameries.

En effet, sur ce sentier, proche de la cité Piérard (Calmette), la ferme du Temple a survécu au fil des siècles et garde en elle les souvenirs d’un passé chargé d’histoire.

Tout commença en 1142, lorsque Baudouin IV, alors comte de Hainaut, concéda 100 journels de terres, soit environ 35 hectares, aux chevaliers de l’Ordre du Temple. Ainsi naquit la seigneurie de « Fliémet ».

Une communauté, composée d’une dizaine d’hommes, s’y installa et fit construire une commanderie. Celle-ci constituait une exploitation agricole destinée à récolter des fonds pour les besoins de l’Ordre.

Il existe deux légendes rattachées à ce lieu. L’une d’entre elles raconte l’histoire de « Marotte et Litgère » qui furent brulées sur le bûcher pour sorcellerie et dont le récit a été mis en scène par Madame Daphné Cornez en 2003. L’autre concerne l’ancienne chapelle désaffectée dans laquelle le fermier engrangeait ses récoltes, il s’agit de la « dîme du Diable ».

Le 22 mars 1312, lorsque l’Ordre du Temple fut dissous, la commanderie se vit placée sous l’Ordre souverain militaire hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte.

Après la Révolution française, la plupart des biens du clergé furent confisqués et revendus. La famille Corbisier fit l’acquisition des bâtiments et terres, le 17 février 1800.

Victor Mirland, industriel français et inventeur de la fabrication industrielle de la pâte de pommes, acheta la « ferme du Temple » en 1858 afin d’y développer son activité, le domaine et sa situation s’y prêtant bien…

La fabrique de pâtes de fruits et confitures « Mirland & Cie » reçut de nombreuses récompenses et ses confiseries étaient connues par-delà nos frontières, jusque dans les années 1970. C’est en 1979 que la société arrêta complètement ses activités.

L’édifice connut également les deux guerres mondiales, en 14-18, les allemands firent halte dans la « ferme du Temple » mais ne causèrent aucun ennui ni dommage et, en septembre 1944, les américains, libérateurs de Frameries, y établirent un camp pendant moins d’un mois. 

Une page de l’histoire de la Ferme du Temple se tourne aujourd’hui puisque Monsieur André Godin, descendant de la 5ème génération après Victor Mirland, s’est éteint le 15 novembre 2020. Il fut le dernier propriétaire à avoir assisté à la fabrication des pâtes de fruits Mirland à Frameries.

 

Sources :

-        Archives de l’Etat de Mons

-        Monsieur Claude Bienfait

-        Monsieur André Debiève

-        Monsieur Jean-Michel Sohier

-        Feu Monsieur André Godin