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Ducasses

Le mot ducasse est une déformation de « dédicace », fête qui rappelle la dédicace d’une paroisse à un(e) Saint(e) Patron(ne). En général, lors de cette festivité, une procession, petite ou grande, avait lieu dans les rues. La « dédicace » est devenue dicace pour terminer par ducasse. La plupart de ducasses que nous connaissons aujourd’hui sont plus souvent des kermesses ou des fêtes foraines. 

Cependant, certaines ducasses ont toujours cette notion de « dédicace », ce qui est le cas pour, entre autres :

  • Mons qui fait honneur à Sainte-Waudru le dimanche de la Trinité depuis le 13ème siècle, 
  • Mons toujours avec la Ducasse de Messines, depuis 1620, qui célèbre Notre-Dame
  • Wasmes, dont l’origine tient d’une légende du 12ème siècle, qui fait honneur à la Sainte-Vierge que Gilles de Chin avait invoqué pour guider son bras avant le terrible combat contre le dragon (il délivra de cette façon « La Pucelette ») 
  • Ath, qui, depuis le 15ème siècle, célèbre chaque année, le dimanche avant le 28 août Saint Julien de Brioude. 

 Parlons maintenant des ducasses de nos villages :

Noirchain :

L’origine de la date de la Ducasse de Noirchain nous est inconnue. Il n’y a pas beaucoup d’ouvrages sur le village. La ducasse de Noirchain se déroulant le 1er week-end d’août son origine ne doit pas être en rapport avec Sainte-Aldegonde qui est fêtée le 30 janvier. Cependant, depuis 2012, la veille de la brocante, le groupe Sainte-Aldegonde, reformé par M. Bernard SIRAULT, processionne dans les rues de Noirchain. 

Une grande brocante et quelques métiers forains prennent place dans les rues du village. 

Sars-la-Bruyère :

Ducasse Lambert : le dernier week-end d’août. 

Les origines de la ducasses Lambert sont très anciennes et restent mystérieuses. Il existe deux hypothèses concernant Lambert. 

La première : tout comme à Blaugies, Lambert serait un bandit de grand chemin. En effet, en 1380, Lambert, dit Louis Le Cognier, a empoisonné, le jour de la Sainte-Vierge, les ruisseaux et fontaines de Blaugies. Il fut condamné, par le seigneur de Blaugies, à être trainé sur une claie, roué vif et brûlé puis exposé sur une roue. Cette sentence a eu lieu devant de nombreux féodaux de l’Abbaye de Saint-Ghislain et du Comte de Hainaut mais le seigneur de Blaugies n’était pas là. La scène a du être rejouée à l’aide d’une poupée ».

Est-ce que le Lambert de Sars est le même qu’à Blaugies ou s’agit-il d’un autre brigand pour lequel le rite aurait été copié ? 

La deuxième hypothèse, qui parait plus plausible : il s’agit de la célébration de la fin de la moisson. Un article de presse de 1968 indique que : Jadis, les paysans fêtaient la fin de la moisson en brûlant des amas de paille devant les fermes, petit à petit cela se transforma d’abord par le brûlage commun de la paille sur la place du village et ensuite par la paille façonnée en effigie humaine. 

Lambert a été volé à plusieurs reprises, il est même allé se promener sur la place de Mons. Une autre fois, les voleurs voulant le sortir de sa cachette au moment de le brûler ne l’ont plus retrouvé, il avait été déplacé par un autre groupe qui finit quand même par le ramener. 

La tradition de brûler Lambert est telle que durant la crise sanitaire « Covid », certains habitants ont brulé un Lambert fabriqué par leurs soins dans le fond de leur jardin. 

 

Ducasse du Coucou :

non loin de la frontière française, sur la chaussée Brunehaut, au lieu-dit du Coucou, non loin de l’épicerie-café « la Noire-Bouteille », là où le bâtiment « le Coucou » abritait la douane belge. 

Des tours en poneys faisaient la joie de plus petits. Cette ducasse s’est arrêtée à la fin des années 50. 

 

Ducasse aux saucisses :

c’était une fête d’un jour, organisée au début du mois de juin, au lieu-dit « Le Plantis ». On y mangeait … des saucisses ! Il n’y avait ni tente, ni chapiteau. Les organisateurs espéraient une météo clémente. Née vers 1980, elle n’a perduré qu’une petite dizaine d’année. 

 

 

Eugies

 La Grande Ducasse était organisée le 1er dimanche d’octobre afin de célébrer Saint-Rémy dont le jour de commémoration était le 1er octobre. 

Quant à la Petite Ducasse, elle était organisée le dimanche le plus proche du 18 juin. La Procession de la Fête-Dieu parcourait les rues d’Eugies. 

Pour la petite ducasse, il est avéré qu’un subside communal de 100 francs avait été alloué à l’occasion de la ducasse du 16 juin 1872 « pour l’organisation de tirs à l’arc, pour rendre la fête communale la plus brillante possible. Un tir à l’arc avec prime attirera dans la commune beaucoup d’étrangers qui donneront à la fête un entrain satisfaisant et avantageux pour les commerçants ».

Des capitaines de ducasse étaient désignés. Ceux-ci étaient accompagnés d’une fillette : « la dame de place ». 

Il faut savoir que la position de capitaine était mise en adjudication et fort enviée. Pour exemple, en 1894, pour deux officiers de place, 130 francs ont été payés par des amateurs pour décrocher ces titres. 

Le 3ème jour de la kermesse, il y avait la fête des « durmenés » le mari reconnu le plus malmené du village par sa femme devait se promener, la figure barbouillée de noir et vêtu d’un costume très bizarre, à califourchon sur un âne, le dos tourné vers la tête de sa monture, soit la tête tournée vers la queue. 

Le héros, qui n’en était pas vraiment un, pouvait être un veuf remarié ou le dernier marié de l’année. Toute la population suivait le pauvre homme ainsi exposé à la honte. Munis de casseroles, de poêlons, de marmites, les hommes, les femmes, les enfants formaient un cortège qui parcouraient toutes les rues de la Commune. Le cortège était précédé de musiciens pour inviter les gens à la danse. 

 Pour terminer la ducasse, les habitants se rendaient au cabaret mais avant ça, ils perçaient la bosse. Un minuscule kiosque sur la place. Sur ce kiosque étaient rangés les différents acteurs du mystère du Compage d’ell’bosse. Un homme, porteur d’une bosse colossale formée par une vessie remplie de sang, était étendu sur une table et tenu par des aides. L’opérateur s’ornait la figure de larges lunettes et évaluait les différentes dimensions de bosse, à l’aide de son mètre. Puis il essayait d’y placer la scie, ensuite, il s’efforçait d’y appliquer la varlope (rabot de menuisier ?). Et pendant ce temps, la foule houleuse marchait aux sons tonitruants de la musique endiablée. De nombreuses fois, l’opérateur recommençait ses tentatives. Enfin, bien décidé, le sourire aux lèvres, il enfonçait d’un coup de marteau une gouge (outil de menuisier) dans la vessie. Aussitôt, un jet de sang éclaboussait les spectateurs les plus proches. La victime se redressait d’un bond et des cris de victoire s’élevaient de la foule qui sautait et qui menait une sarabande échevelée, aux sons de plus en plus adoucissants de la musique. 

 

Ducasse de quartier :

  • Ducasse de l’Aisette : le 1er dimanche d’août au carrefour du Monument. La dernière a eu lieu en 1920. Elle a été remplacée par la Ducasse du Dépôt.
  • Ducasse de « Là-Haut » ou de Pentecôte : le dernier dimanche de mai. La dernière a eu lieu les 25, 26 et 27 mai 1947.
  • Ducasse du Culot : le 1er dimanche de septembre. Par la suite, la Ducasse du Centre la remplacera.
  • Ducasse Mégrin : en haut de la rue du Tanneur
  • Ducasse d’el Forêt Noire : du côté de la rue Mitoyenne vers le Chemin des Mésanges.

 Ces ducasses étaient l’affaire des cafetiers du coin. Le soir, on y organisait un bal populaire. 

Les jeux pour enfants :

  • Jeu de bouteilles
  • Mât de Cocagne (perche au savon)
  • Concours de chants (individuels ou en groupe)
  • Concert des sociétés musicales dans le kiosque éclairé avec des lanternes.

 

La Bouverie

 Le village de La Bouverie a compté un nombre conséquent de Ducasse. En effet, il y avait :

  • Petite Ducasse (mai)
  • Grande Ducasse (juillet)
  • Ducasse du Champ Perdu (septembre)
  • Ducasse des commerçants du Champ Perdu (juin)
  • Ducasse des commerçants du Centre (septembre)

Mais également des ducasses de quartier :

  • Ducasse d’el Loquette (carrefour des rues de la Limite et des Ferronniers (Pâturages)
  • Ducasse du Plan Tanchoue (carrefour des rues Léopold, de la Fontaine et des Champs)
  • Ducasse de Couteau (ancienne cité entre route d’Eugies et rue Jules Cousin)
  • Ducasse de L’Usine (rue de l’Usine)
  • Ducasse du Fond Touyen (fond de la vallée à l’extrémité sud de la rue de la Libération)
  • Ducasse de l’Attaque (croisement rues de l’Industrie de la Libération) à les Marins de l’Attaque déambulaient dans leurs beaux costumes
  • Ducasse des Mignons (du côté de la Maison du Peuple) à baptême et mariages des Mignons

 Quelques semaines avant la ducasse, chaque habitant versait une petite somme dans « la caisse » de quartier. Cela permettait de se payer quelques jours de bon temps sans nuire au budget du ménage. Il était courant que dans le ou les cafés proches de la ducasse, des caisses étaient programmées toute l’année et chaque semaine un jour et une heure étaient prévues pour collecter les mises des participants. 

 Les animations :

  • Crossage
  • R’wâge à l’biette
  • Jeux de balles
  • Concours de chants
  • Soirée avec petite vedette
  • Clown
  • Concert et concours d’accordéons
  • Soirée patoisante
  • Tir à l’arc
  • Bal 

 Jeux pour enfants :

  • Pierce au savon
  • Course à pied
  • Course au sac
  • Pièces de monnaie piquées dans un bassin rempli de sirop (uniquement avec la bouche). Quand l’enfant se relevait, pièce en bouche, un adulte lui jetait au visage une poignée de plumes qui restaient collées à sa peau. 

 

Frameries

 Avant de parler des ducasses, nous allons évoquer le Capitaine de Ducasse.

Le Capitaine avait la direction de la ducasse et choisissait les camarades qui devait l’aider. Ensemble, ils ornaient la place de hauts sapins ; ils plantaient les deux plus beaux à la porte du maïeur ; ils en plantaient d’autres près des maisons des plus cossus de la commune. Cet honneur était largement payé. Ils allaient donnés des aubades (musique de porte en porte). Chacun était accompagné d’une fillette qui était sa Dame de place. 

Dès le matin du dimanche, accompagnés de leur musique, ils assistaient à la grand’messe. Il faisait ensuite une tournée dans la commune ; à midi, ils allaient dîner chez leur Dame de place. Le soir venu, ils menaient la danse et percevaient une dîme légère. 

A la tombée du soir, les jeunes gens quittaient les corons après le traditionnel repas à lapins et à pagnons (nous en reparlerons plus tard). Ils s’arrêtaient aux cabarets. Les jeunes filles buvaient un doigt de bière aux pintes des garçons et l’on disait : J’aime de vous, ou bien : sakez l’rouff (mousse), ou bien encore après vous, s’il in d’meure. Puis l’on chantait des chansons boraines, naïves autant que bizarres dont on aimait le rythme entrainant et le sujet facile.

Cela durait ainsi pendant trois jours. 

Les ducasses de quartier :

  • Ducasse de la Place Calmette
  • Ducasse de la Gare (rues Donaire + Station)
  • Ducasse du Cul-du-Sac (rue Germain Hallez) : èl tourniqueut Machelle (seul carrousel de la ducasse) était face au Parc communal.
  • Ducasse des Veuves, rue des Dames (juste après la Seconde Guerre mondiale)

 

Ducasse Defuisseaux : la 1ère ducasse de l’année.

 Les loges foraines étaient installées de la Maison du Peuple jusqu’au carrefour des rues Defuisseaux et César Depaepe, laissant libre la rue Ferrer pour le passage de très rares voitures. Celles-ci déversaient musique, appels, boniments, cris, odeurs, couleurs et créaient la fête …

 Sur la Place Defuisseaux, le kiosque à musique l’occupait, tables, chaises, terrasses bondées des nombreux cafés, carrousel pour petits et, partout, la foule. Odeur délicieuse de tartes de toutes sortes s’échappant de chaque maison riveraine, joie simple d’une population en fête. Concert des formations musicales du Peuple qu’un auditoire de fidèles applaudit à tout rompre. Soleil, chaleur, pluie parfois, mais personne n’y prend garde.

 Les roulottes de confiseries rivalisaient de couleurs et d’odeurs.  

 

Animations :

  • Pêche aux canards
  • « baraques » à ficelle
  • Roulottes de confiseries
  • Marchands de nougats
  • « baraques » à pipe (tir à la carabine sur un défilé de pipes en terre)
  • Friteries
  • Jeux de hasard
  • Epreuves d’adresse
  • Jeux de massacre
  • Marchands de saucisses sèches
  • Balançoire en forme de barque
  • « baraque » à cochon d’inde

Les échoppes allaient de la Maison du Peuple jusqu’au carrefour Defuisseaux-Depaepe

Sur la Place : kiosque à musique, carrousel, concerts des formations musicales « du Peuple »

Lundi matin : jeux pour enfants

  • Course en sac de jute
  • Mâts de Cocagne
  • Saut en longueur
  • Echasses
  • Recherche d’un sou/ticket de carrousel dans un bac de sable

Lundi après-midi : adultes

  • Course cycliste
  • Crossage au paillet
  • Tirs à l’arc
  • Tir au Berceau dans la grand-rue
  • Tir à la perche près de l’église

En soirée : bals

Ducasse de juillet et de septembre : Grand-Place

Animations :

  • Tourniquet chenille
  • Scooter
  • Tourniquets d’enfants
  • Tourniquet à chaines
  • Chevaux galopants
  • Palais des glaces
  • Balançoires
  • Palais des horreurs
  • Tirs
  • Jeux d’adresse, de hasard, de massacre
  • Baraque à cochon d’inde
  • Tombolas
  • Pêche aux canards
  • « mur de la mort », deux motards dans un cylindre métallique
  • Baraque de l’homme sauvage
  • Baraque de la femme-tronc
  • La friture boraine : pavillon dans lequel on mangeait des frites (hypersallées) avec des rollmops et des haricots blancs ou de filet de hareng garni de crudités, soit beaucoup de vinaigre.
  • Manège de poneys contre l’église

A la maison, on recevait la famille. Les ménagères préparaient de la tarte qui était alors cuite dans la boulangerie coopérative. Le vendredi, il y avait un va et vient de porteurs de « bayards » vars la coopérative. 

Au souper, on mangeait du pagnon

Le samedi : le traditionnel lapin mariné avec de la gueuze, des oignons et des pruneaux était servi avec des croquettes de pomme de terre parfois enrichies d’amande. 

Le dimanche : ouverture de la ducasse entre 10h00 et 11h00 mais sans musique car c’était la messe.

Le dimanche soir : on mangeait des frites. 

Un bal populaire se déroulait le scooter (vidé de ses véhicules) transformé en piste de danse. 

 

La grande ducasse (septembre) :

1er moi en « R » de l’année à arrivée des moules. 

Grand concert des sociétés musicales le lundi après-midi dans le parc communal

Fête de Notre-Dame du Mont-Carmel dont la statuette faisait l’objet d’un culte à l’église Sainte-Waudru.