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Noirchain

Comme dans la plupart des villages de la région à l'époque, on exploitait le sol de Noirchain pour y trouver du charbon. Il est vérifié que cette pratique s'effectuait déjà depuis le 17ème siècle, puisqu'un contrat fut signé en décembre 1634 entre le seigneur du village, Gilles de Dessus-Le-Moustier, et des maîtres charbonniers pour y exploiter une fosse appelée la "Petite Veine".

Plus tard, en 1773, le baron Charles-Joseph Trophée de la Barre a permis l'exploitation de la veine de Mont-en-Peine à divers charbonniers pour une durée de 30 ans.

Vers 1900, la fosse faisait partie de la Compagnie des Charbonnages Belges, tout comme l'Agrappe à Frameries et le Grand Trait à la Bouverie. Ce charbonnage s'étendait sur près de 300 hectares sous le village, descendant de 55 à 550 mètres. Le charbon était acheminé vers la gare de Frameries grâce à une ligne ferroviaire privée.

Afin de loger les mineurs qui y travaillaient, pour la plupart polonais et yougoslaves, une cité a été construite dans le haut de la rue d'Asquillies. Celle-ci a été rasée après 1945 en raison de la vétusté et du manque d'entretien.

Cette fosse a été cruelle avec les ouvriers. De fortes arrivées d'eau et de nombreux coups de grisou ont coûté la vie à certains d'entre eux. Quelques journaux rapportent les faits :

  • L'Europe Journal Quotidien du 20/01/1883 : un houilleur est décédé pris entre deux wagonnets le 16 janvier.
  • Le Radical du 20/11/1891 : deux ouvriers tués par un dégagement de grisou en novembre 1891, un ouvrier tué et un autre grièvement blessé par un dégagement de grisou en juin 1893, et encore un houilleur de Ciply tué et plusieurs blessés par une explosion en août de la même année.

Le dernier accident a eu lieu peu avant sa fermeture, en 1933. Ce ne sont pas moins de 5 mineurs qui ont péri, brûlés vifs.

En 1942, ce charbonnage, ayant été abandonné depuis plusieurs années, la société Cockerill-Ougrée a décidé de boiser le terril qui y était attenant. De cette manière, les jeunes étudiants ont pu éviter le travail obligatoire en Allemagne.

Il ne reste plus beaucoup de traces du passé minier de Noirchain. Les curieux n'y trouveront plus que le mur d'enceinte et le terril, maintenant privé.