Eugies
Dès 1167, on retrouve, dans des textes authentiques certaines variantes de ce nom : Iwegnies (1167), Iwignies (1171), Uigies ou Ugies, Widgies, EUGIES.
EU : préfixe - est presque toujours un nom de personne germanique alors que le suffixe désigne l'appartenance de la terre.
IES : suffixe - il est admis maintenant que cette finale est la traduction du suffixe "IACAS" devenu "IACUS" puis "IES" qui désigne la propriété Gaulois Gallo-romain.
Après toutes les transformations connues, ces deux éléments réunis sont ainsi parvenus à l'appellation "UGIES" qui apparaît dans des écrits dès la fin du XIIIe siècles et qui signifierait "le domaine d'Ugo" ou "Ugon" puis "Ugoniacas" (villas) suivant les époques.
Les habitants ont d'ailleurs conservé ce terme en le déformant un peu dans leur patois : "Widgies".
Seigneurie appartenant à l'Episcopat de Cambrai (l'Archevêque de Cambrai Fénélon y séjourna de 1695 à 1715), Eugies, dont un ne peut dissocier le quartier Sud de Pâturages est un village plus que millénaire dont l'histoire et les caractéristiques réunissent de réels intérêts qu'ils soient d'ordre géologique, botanique ou autres, …
Résidentiel et agricole, il est aussi l'un des poumons du Borinage grâce à l'air pur et vivifiant de ses champs et de la forêt domaniale de Colfontaine toute proche. Leur influence n'est sans doute pas étrangère à l'état d'esprit de ses habitants qui naguère prenaient le temps de faire la sieste et qui, aujourd'hui, prennent la vie avec une certaine philosophie, ...
En effet, la forêt domaniale de Colfontaine (Bois-l'Evêque en territoire d'Eugies) qui s'étend en une large coulée de verdure de 760 ha vers Sars-la-Bruyère, Blaugies, Pâturages, Dour, St-Ghislain, Warquignies, …, fait partie de l'actuelle forêt des Ardennes qui se prolongeait jadis jusqu'à chez nous et qui reste avec quelques forêts voisines un des vestiges de l'antique forêt charbonnière.
Jules César, conquérant des Gaules, l'atteste d'ailleurs dans ses commentaires (6.29,4) : "La Forêt de l'Ardenne s'étend depuis les bords du Rhin en pays Trévire jusque chez les Nerviens sur plus de 500 milles".
La terre d'Eugies constituait comme beaucoup d'autres après la conquête de la Gaule, un domaine gallo-romain sur lequel régnaient vraisemblablement plusieurs "villas". Une preuve indiscutable en est donnée dans le secteur forestier du village où un étonnant vestige excite la curiosité des promeneurs : La Cave de l'Ermite, en patois "El cave du R'mite", reste d'un ancien ermitage.
Des fouilles pratiquées à cet endroit ont mis à jour des pièces de monnaies datant des Empereurs Valérien (252-260) et Gallien (260-268) - IIIe siècle de notre ère.
Il y a donc lieu de croire qu'une villa gallo-romaine s'est élevée à cet endroit et aurait été détruite, comme tant d'autres au cours d'une invasion franque ou encore tout simplement abandonnée vers la fin du IIIe siècle.
Les armoiries
Les armoiries d’Eugies représente le blason du baron Charles de Grave, seigneur d’Eugies.
D’or, au lion de gueules à la queue fourchue, armé, lampassé et couronné d’azur, à la bordure engrelée de sable, l’écu sommé d’un heaume d’argent doublé et attaché de gueules aux lambrequins d’or et de gueules. Cimier, un chapeau de tournoi, sommé de deux gantelets renversés, celui de dextre de gueule, celui de sénestre d’hermine.
Écu d’or : couleur jaune signifie richesse, foi, sagesse, constance. L’or est représenté par un pointillé en graphie conventionnelle.
Lion de gueules : lion = royauté. Gueules, du persan ghul = couleur rouge : courage, hardiesse.
Armé, lampassé : langue et griffes d’une autre couleur que le corps.
Couronné d’azur : couronné = couronne comtale. Azur = science, force, modestie, franchise.
Engrelé : bordé de dents fines dont les intervalles sont arrondis et les pointes en dehors.
Les bourgmestres
- 1801-1802 CORNET
- 1804-1805 Antoine Denis NICOLAS
- 1806 RENARD
- 1816 Évariste ELOI
- 1822 Armand L’HÔTE
- 1824 Marcel CAUDRON
- 1827 Jean Baptiste PLUVINAGE
- 1830-1835 N. DURIEUX
- 1835-1836 Noël DELAUNOIS
- 1836-1839 N. DURIEUX
- 1839-1872 Noël DELAUNOIS
- 1872-1878 Emmanuel CAUDRON
- 1879-1890 Omer MALBRENNE
- 1890-1912 Aristide CAUDRON
- 1912-1945 Eusèbe CAUDRON
- 1945-1953 Antoine Joseph Philippe ANDRÉ
- 1953-1965 Fernand OVERTUS
- 1965-1975 Anselme BANETON
- 1976 Thomas GENART